Vous avez découvert une collection de médailles de la Première Guerre mondiale oubliées au fond d’un tiroir, et voulez en savoir plus ? En lisant le registre matricule d’un soldat, comme celui de l’officier d’origine bretonne Ernest Barbu, vous avez appris qu’il avait reçu plusieurs citations et aimeriez en connaître la teneur ? Et puis d’abord, c’est quoi une citation ? Voici quelques éléments qui vous aideront à répondre à vos questions.
Le registre matricule d’Ernest Barbu mentionne qu’il a reçu 3 citations, à l’ordre du Régiment, de l’Armée et de la Brigade. Ces récompenses honorifiques sont décernées à un militaire pour ses « hauts faits ». Elles consistent en l’énonciation écrite et à haute voix de cet acte glorieux. Elles peuvent également être attribuées à une unité dans son ensemble. Mais où les retrouver ? Les citations à l’ordre de l’Armée sont publiées au Journal Officiel (JO), consultable en ligne sur Gallica. Mais pour s’y retrouver dans la jungle du JO, il faut connaître la date de la citation, et savoir que celle-ci ne correspond pas forcément à la date de sa publication : une citation à l’ordre du 30 août 1916, comme celle reçue par Ernest Barbu, peut être publiée au JO du 30 novembre 1916 :
« Au cours de l’attaque du 1er juillet, a fait preuve d’un bel exemple et de brillantes qualités militaires. Malgré un violent bombardement et pendant la progression dans un bois encore tenu par l’ennemi, a réussi à maintenir sa section dans un ordre parfait. A réalisé dans les meilleures conditions la liaison avec une unité éprouvée par des pertes sérieuses et qu’il avait mission de renforcer sur la ligne de feu. »
Vous pouvez aussi consulter le texte de certaines de ces citations dans l’historique régimentaire de l’unité à laquelle le soldat appartenait, ou dans la presse de l’époque, qui les a parfois publiées. Enfin, les Archives municipales de Saint-Denis disposent d’un registre[1] où sont compilées plusieurs citations attribuées à des soldats dionysiens au cours de la Première Guerre mondiale.
En plus des citations, médailles militaires, fourragères… le ministère de la Guerre a parfois récompensé les poilus méritants en leur attribuant la Légion d’honneur. Or les Archives nationales ont numérisé et mis en ligne les dossiers nominatifs des personnes nommées ou promues dans l’Ordre de la Légion d’honneur depuis 1802 et décédées avant 1977 dans la base de données Léonore. Taper le nom du soldat recherché suffit pour trouver, s’il existe, le dossier de la personne recherchée. Son contenu peut être très variable : celui du soldat d’origine dionysienne Charles Marie Aimé Albert Noé comporte vingt-deux feuillets quand celui d’Ernest Barbu n’en contient qu’un seul, qui nous apprend principalement que c’est à l’été 1917 que le sous-lieutenant du 262e RI est devenu légionnaire.
Mais une fois la carrière militaire et les distinctions d’un poilu connues en détail, il reste une énigme si, comme Ernest Barbu, le soldat sur lequel vous enquêtez est décédé pendant la guerre : Où repose son corps ?
[1] Ce document, coté CT 177, est consultable dans la salle de lecture des Archives municipales de Saint-Denis.