Mathurin Méheut est mobilisé en 1914 et intègre rapidement le 136e Régiment d’Infanterie.
Pendant les quatre années de guerre, il écrit près d’un millier de lettres à sa femme, soit une moyenne de cinq par semaine (c’est assez répandu à cette époque : la correspondance et les nouvelles de la famille maintiennent le moral des poilus). Mais parmi toutes ces lettres, 200 sont illustrées.
Les dessins de Mathurin Méheut sont lumineux, pourtant ils décrivent la réalité du conflit, la vie au front, dans les tranchées ou derrière les lignes.
Le dessin ci-contre en est un exemple, il est tiré de l’ouvrage : Mathurin Méheut, 1914-1918, des ennemis si proches, Patrick Jude et Elisabeth Jude, Ed. Ouest-France, 2001.
Dans ce livre les dessins de Méheut sont mis en regard de ceux d’artistes allemands, présents au front, comme lui. D’où le sous-titre : « des ennemis si proches… »
Le musée Mathurin Méheut de Lamballe, sa ville natale des Côtes d’Armor, a présenté en 2014 l’exposition « Méheut au front » dont le dossier de presse est disponible ici. On peut y voir, entre autres, sa représentation d’une tranchée-abri au secteur de la Gruerie, là où ont péri plus de 80 soldats de Saint-Denis.
1 commentaire
Frédérique dit :
25 Fév 2015
Mathurin Méheut a assisté à une exécution capitale, en Artois, au nord d’Arras, le 5 juillet 1915.
Le lendemain, il écrit à sa femme Marguerite : « Chose terrible, atroce, l’exécution d’un poilu du régiment qui s’était débiné au moment d’une attaque. Quel affreux moment. J’en étais retourné toute la journée et je t’assure, je n’ai pu t’écrire après cela. »
Quatre soldats originaires de Saint-Denis ont été fusillés, pendant la guerre, pour mutilation volontaire ou désertion.