Durant les quatre ans du conflit, les objets de superstition, porte-bonheur, médailles… s’échangent beaucoup entre civils et soldats pour combattre le cafard et apporter la chance à leurs possesseurs.

Les cartes postales que l’on s’envoie représentent souvent des symboles positifs, porteurs d’espoir : fers à cheval, trèfles à quatre feuilles, chiffres 13… ou brins de muguet, comme sur cette carte postale envoyée par un poilu à son amie Fernande.

 

porte-bonheur bouquet de pensées

 

 

On s’échange parfois de véritables fleurs et plantes. Début 1915, la maman d’un de ses amis écrit au soldat dionysien Abel Tissot : « J’ai reçu ce matin la branche de gui que vous avez eu la gentillesse de nous envoyer combien je vous remercie. Puisse-t-il nous porter bonheur et vous faire revenir bientôt dans nos foyers. » Madame Brunner, qui a « adopté » un jeune bulgare engagé dans la Légion étrangère, joint des bouquets de fleurs séchées cousus à ses lettres : « Avec mon cœur et ma pensée, je t’envoie un porte bonheur et j’ai espoir et confiance que Dieu exaucera les vœux d’une petite mère bien malheureuse. »

porte-bonheur Nénette et Rintintin

 

Ces deux poupées de laine s’appellent Nénette et Rintintin. Elles sont censées protéger leur propriétaire des bombes. Fabriquées en 1917, elles s’inspirent de deux personnages créés par le dessinateur Francisque Poulbot en 1913. En cette fin de guerre, poilus comme civils, à Saint-Denis ou plus près du front, tout le monde fredonne la chanson La véritable histoire de Nénette et Rintintin :

 

« C’est un gamin et une fillette
Qu’avaient le don de porter bonheur
C’était Rintintin et la Nénette
Deux p’tits réfugiés qu’avaient bon cœur […] »

 
 

Tous ces « gris-gris » ont accompagné des soldats de Saint-Denis. Ils leur ont souvent été envoyés par des femmes pour les protéger et les soutenir.