Gabriel Philippe est l’un des deux fils du maire. Il est né un 1er mai, jour symbolique pour le monde ouvrier, comme pour faire plaisir à son père, Gaston Philippe.
Elevé dans le socialisme, militant socialiste lui-même, Gabriel attend la révolution sociale et défend avec fougue son idéal auprès de la population de Saint-Denis. On le connaît pour son engagement politique.
Il est ouvrier typographe. Le papier, la composition typographique et l’encre d’imprimerie accompagnent son quotidien professionnel. L’écrit lui est familier.
Gabriel est blessé à la jambe entre le village des Eparges et la tranchée de Calonne, au ravin de Sonvaux. Il meurt seul, amputé, le 8 juillet 1915 à 9 heures du soir, dans un hôpital militaire. Il a 21 ans.
Des milliers de dionysiens accompagnent le convoi funèbre de Gabriel au cimetière. Le corbillard est recouvert de draperies blanches et de fleurs. Voilà un extrait du discours prononcé par Armand Roux, instituteur, secrétaire des groupes socialistes de Saint-Denis : « Nous nous rappelons que Gabriel Philippe était avec nous, avant la guerre, pour éviter l’horrible fléau. Il est parti avec calme […]. Il fut soldat d’une cause, défenseur des principes de justice ; il fut l’obscur ouvrier, perdu dans le cataclysme européen, d’un grand travail de rénovation sociale. »
Un article est consacré à Gabriel Philippe dans le Place aux archives ! n°7.
1 commentaire
Laurette DEGUY BASTID dit :
4 Déc 2014
Gaston Philippe était mon arrière grand-père. Nous avons été imprégnées ,avec mes sœurs, par l’histoire de cette famille dont nous avons beaucoup de témoignages et de souvenirs. Gaston Philippe ( qui se
prénommait ,en fait , aussi Gabriel) avait 6 enfants: 2 garçons Gabriel et René (très proches en âge)et4 filles(Jeanne, Madeleine, Yvonne et Suzanne) .Ma grand-mère Madeleine a été la seule avoir un enfant: mon père(Gabriel -lui aussi- Deguy-1922-2001,) car les femmes faisaient « la grève des mères »- pour ne pas envoyer leurs enfants éventuels se faire tuer, tant le traumatisme de la guerre de 14 était grand. Jusqu’à la fin de leurs vies qui ont été longues , les filles de Gaston Philippe parlaient de la mort de leur frère qui n’avait pas eu de chance: une blessure sans gravité s’est gangrénée ,à cause d’une boîte de cachou rouillée qu’il avait dans sa poche, et a entraîné l’amputation puis le décès de ce jeune soldat de 21 ans.