tramwayPas de métro à Saint-Denis en 1914 : pour aller au lac d’Enghien ou à Opéra, il faut souvent prendre le tramway. Il passe devant l’hôtel de ville, la salle des fêtes (qui abrite désormais le théâtre Gérard Philipe), rue de la Briche, avenue de Paris (aujourd’hui avenue du Président Wilson), rue du Fort de l’Est… Pas loin d’une dizaine de lignes desservent la ville.

La première, qui emmène les voyageurs de la place de la Caserne au boulevard de la Chapelle, à Paris, a été mise en fonctionnement dès 1876. Une petite quarantaine d’année plus tard, le tramway est devenu l’un des principaux moyens de transport en commun utilisé par les Dionysiens : il relie Saint-Denis non seulement à Paris, mais aussi à Asnières, Stains, Villeneuve-la-Garenne… Ses rames avec ou sans étage transportent des millions de passagers par an.

Mais la déclaration de guerre porte un coup d’arrêt à son expansion. Mobilisation du personnel, réquisition des entrepôts et ateliers : la circulation est extrêmement réduite, voire complètement stoppée sur certaines lignes, comme celle qui va de Saint-Denis à Stains. Et les véhicules qui roulent ne sont pas épargnés par les accidents : le 4 mars 1916, l’explosion du fort de la Double-Couronne éventre quelques rames.

Malgré l’embauche de personnel féminin (les « wattwomen ») et la reprise d’une circulation à peu près normale, les compagnies de tramway souffrent rapidement de déficit : les tarifs des billets sont bloqués alors que les prix des matières premières connaissent une réelle inflation. Fin 1918, une grève éclate : le personnel obtient une augmentation des salaires, l’application des 8 h quotidiennes, 15 jours de congés annuels.

Après la guerre, le tramway ne cesse de décliner jusqu’à l’abandon des dernières lignes dionysiennes le 18 mai 1936. Il n’est revenu à Saint-Denis qu’en 1992.