Les Archives municipales conservent de nombreuses photographies de poilus. Ces photographies, bien qu’elles racontent des histoires différentes, ont souvent des points communs. Il n’est pas rare, par exemple, que les soldats se fassent photographier avec leur chien.
Les chiens, compagnons d’hommes en souffrance, sont nombreux au front.
Il peut s’agir d’un chien trouvé, d’un chien attrapé, d’un chien fourni par l’Armée, d’un chien errant, ou d’un chien de l’arrière apporté par un officier. La présence de ces animaux est officieuse. La hiérarchie militaire tolère ces animaux à condition qu’ils ne gênent pas le bon déroulement des opérations. Les chiens deviennent des mascottes.
Toutefois, les relations entre soldats et animaux perdus ne sont pas toujours simples. Les chiens errants sont affamés, affaiblis, sales, repoussants et souvent violemment rejetés par peur de la gale.
Les chiens, parfois, sont employés par l’Armée. L’état-major français, au début, est sceptique quant à l’utilisation militaire des chiens. Sur cette question, l’armée allemande est assez avancée. En France, les chiens qui répondent aux critères de sélection sont mobilisés dès octobre 1914. Mais c’est à la fin de l’année 1915 qu’un service de chiens de guerre est créé à la direction de l’infanterie.
Il existe plusieurs types de missions confiées à ces chiens. On trouve des chiens de liaison qui portent des messages, des chiens de traction qui tirent la cuisine roulante, des chiens sentinelles de tranchées dressés pour repérer sans aboyer des patrouilles ennemies la nuit, des chiens sanitaires chargés de retrouver les blessés sous les décombres, et des ratiers qui chassent les nombreux rats dans les tranchées. Ces animaux, quel que soit leur rôle initial, se transforment bien souvent en compagnons.
Il arrive même que des officiers réclament des chiens sentinelles non pour des besoins militaires mais pour avoir une compagnie.
Le chien apporte de la consolation.
Pour aller plus loin :
Eric Baratay, Bêtes des tranchées, CNSR Editions, 2013.