138 cartes postales du début du 20e siècle, envoyées pour la majorité par des poilus pendant la guerre de 14, sont à découvrir sur le portail des Archives municipales.
Elles ont été envoyées à Fernande, dans une ferme près de Nangis, en Seine-et-Marne.
• Au recto, on peut admirer les montages photographiques qui mettent souvent en scène des soldats en uniforme et les jeunes femmes auxquelles ils pensent. Parfois, quelques vers « romantiques » suggèrent l’amour et le patriotisme.
Les compositions florales – trèfle, muguet, fleurs – jouent leur rôle de porte-bonheur.
• Au verso, les correspondances sont remplies d’affection pour Fernande. On y perçoit l’importance du lien affectif ou amoureux pour le poilu, seul sur le front, loin des siens.
Ces cartes postales, un peu « kitsch », traduisent les goûts de l’époque. Elles ne disent rien de la réalité et des horreurs de la guerre. Elles veulent juste faire sourire ou faire rêver.
1 commentaire
Fifi dit :
25 Mar 2015
Une manière de survivre dans l’horreur de la guerre est de réussir à continuer à voir de la beauté autour de soi, coûte que coûte. C’est ce que tentera de traduire Guillaume Apollinaire dans ses poèmes de guerre.
Celui-là s’appelle « Carte postale ». Il est très court. C’est juste une image. Un obus explose en plein ciel dans le soir en formant une fleur lumineuse qui disparaît avant d’avoir atteint son but.
Voilà la carte postale du poilu Guillaume Apollinaire :
Carte postale
Je t’écris de dessous la tente
Tandis que meurt ce jour d’été
Où floraison éblouissante
Dans le ciel à peine bleuté
Une canonnade éclatante
Se fane avant d’avoir été
Guillaume Apollinaire, Calligrammes.