Zuline Capon est née le 15 octobre 1881 dans une famille de tisseurs du Nord. Elle passe toute son enfance dans la petite ville du Transloy, près d’Arras, où elle se marie en septembre 1901 avec un ouvrier agricole, Auguste Caron. Un homme qu’elle connaît depuis toujours.

La guerre de 14 bouleverse la vie toute tracée de Zuline. Devant l’avancée des Allemands, elle doit fuir. Et au printemps 1916, elle apprend la mort brutale de son mari sur le front. Avec Nini, sa sœur aînée, elle trouve refuge à Saint-Denis, ville qui accueille beaucoup de réfugiés venus des Ardennes, du Pas-de-Calais ou encore de Belgique. Malgré ses conditions de vie difficiles, elle ne se laisse pas démonter. Débrouillarde et boute-en-train, elle recrée dans son foyer une chaleureuse atmosphère du Nord.

Zuline fait la connaissance d’un ouvrier breton, Henri Le Roux. Il lui offre soutien et réconfort. Elle se remarie avec lui le 22 juillet 1922. Ils s’installent ensemble dans une petite maison de briques sise 1, rue du Docteur Poiré, dans le quartier Pleyel. Mais leur bonheur est éphémère : les poumons brûlés à force d’heures de travail à l’usine à gaz, Henri tombe très malade et décède en 1927. Zuline est deux fois veuve.

Elle demeure seule avec sa sœur Nini, qui est sourde, dénuée de ressources et parle surtout le patois « ch’ti » du Nord. Elle doit se débrouiller avec ses deux pensions de veuve. Alors, pour mettre un peu de beurre dans les épinards, elle se lance dans la confection de tricots sur mesure. Elle peut passer des heures à réaliser de magnifiques liseuses en laine très fine, qu’elle vend par bouche à oreille. Vive et obstinée, elle reste en forme pratiquement jusqu’à sa mort, à l’hôpital Delafontaine, à l’âge de 97 ans.

 

Zuline CaponZuline Capon
Légende des images :
• A gauche, Zuline Capon et Henri Le Roux le jour de leur mariage, le 22 juillet 1922.
• A droite, portrait de Zuline Capon, rue du Port, une vingtaine d’années plus tard.

Un article est consacré à Zuline Capon dans le Place aux archives ! n° 8.