Lucie Ronchant est née à Paris le 21 janvier 1893. Sa petite enfance est marquée par un drame : elle perd sa mère à l’âge de trois ans. Son père remet l’enfant à l’Assistance publique. Elle grandit loin de sa famille.
À 14 ans, elle est placée comme domestique. On la décrit comme « fort gentille, sage et intelligente », « un sujet d’élite ».
Dès 1901, son frère Armand et sa sœur Eugénie cherchent par tous les moyens à retrouver leur petite sœur. Leurs démarches aboutissent enfin au début de l’année 1914. Lucie s’apprête à se marier, sur recommandation de l’Assistance publique, avec un viticulteur de l’Yonne. Elle choisit de tout laisser tomber pour rejoindre Armand et Eugénie à Saint-Denis.
Quelques mois plus tard, la guerre sonne le glas des retrouvailles. Armand est tué au front en septembre 1914. Lucie, bouleversée par la mort de son frère adoré, s’oblige à garder le contact avec sa belle-sœur. Généreuse et douce, elle devient une seconde mère pour sa nièce Madeleine.
Lucie est active et travailleuse. Elle entre à l’usine Christofle comme ouvrière. Elle y participe à l’effort de guerre en produisant des obus.
Elle entame aussi une correspondance avec un jeune soldat dionysien, Jean Druenne. Blessé à deux reprises au front, il se languit d’elle et lui écrit : « mes journées se passent à lire des romans d’amour, aussi je n’en vois pas de plus beau que celui qui nous réunira tous les deux » ! En 1917, le jeune homme est finalement réformé et entre comme comptable chez Aster, une grosse entreprise métallurgique. Il épouse Lucie le 26 mai. Le couple a deux enfants, Lucien et René.
Toute sa vie, Lucie reste marquée par la Première Guerre mondiale. C’est un sujet qu’elle refuse obstinément d’évoquer jusqu’à sa mort, en février 1957.
Un article est consacré à Lucie Ronchant dans le Place aux archives ! n° 8.