En 1914, Saint-Denis compte près de 75000 habitants. C’est une ville industrielle et beaucoup d’entreprises utilisent le cheval pour sa force de travail ou comme moyen de transport, pour livrer des commandes par exemple. Mais les chevaux sont aussi très utiles aux armées, surtout en temps de guerre.
C’est ainsi que, depuis 1877, une commission spéciale établit annuellement un tableau du classement et de la réquisition des chevaux, juments, mulets et mules. En mai 1914, à Saint-Denis, cette commission est composée d’un officier militaire, d’un membre civil (un rentier), d’un vétérinaire et d’un brigadier secrétaire.
Le tableau prend la forme d’un registre où chaque cheval est recensé, dans l’ordre alphabétique du nom des propriétaires.
Le but est de déterminer si un animal va pouvoir servir dans l’armée en cas de mobilisation, et si oui, dans quel corps il sera affecté : cuirassiers, dragons, cavalerie, artillerie.
Sur environ 1350 chevaux recensés en mai 1914, 499 sont classés dans des corps d’armée. La proportion de chevaux réellement réquisitionnés après la mobilisation n’est pas indiquée. Néanmoins on constate que les chevaux appartenant à certains entrepreneurs sont moins souvent classés : les entreprises de transports, de travaux publics, de livraison de charbon seraient trop pénalisées sans leurs bêtes, et c’est toute la population de la ville qui en ferait collectivement les frais.
Pour chaque cheval, on trouve les informations suivantes :
• Nom et prénom, profession et adresse de son propriétaire
• Signalement : sexe, âge, taille, couleur et nom du cheval
• Catégorie d’affectation
• Décision de la commission
• Numéro de matricule
• Prix
• Corps ou régiment d’affectation
Et les noms donnés aux chevaux sont souvent révélateurs de la personnalité de leur propriétaire.
1 commentaire
Marion dit :
3 Fév 2015
Il existe un merveilleux livre pour enfant qui raconte la guerre de 14 vue par un cheval.
Son auteur est anglais. Il s’agit de Michael Morpurgo.
Le cheval, lui, ne s’appelle ni César, ni Toto, ni Kiki mais Joey.
L’auteur raconte : « Un jour, au pub [café]de mon village, j’ai vu, assis près du feu, un vieil homme dont je savais qu’il avait fait la guerre dans le régiment de cavalerie de Devon. Il m’a raconté sa vie au front avec son cheval et comment il se confiait à lui lorsqu’il l’étrillait, comment il lui avouait ses peurs, ses espoirs. Il me disait que son cheval l’écoutait, l’écoutait vraiment. j’ai été touché qu’il me confie cette histoire. j’ai même eu le sentiment qu’il me la transmettait. Après cette conversation, le récit de Joey a commencé à se construire dans ma tête… »
Le récit de Joey, cheval de guerre, est édité chez Gallimard (collection Folio-Junior). A lire !