D’une part, le Journal de Saint-Denis qui paraît à date fixe le jeudi et le dimanche depuis 1879 et qui, en 1900, tirait à environ 10 000 exemplaires. C’est, à Saint-Denis, une véritable institution.
C’est un journal républicain marqué à la droite de l’échiquier politique. A l’époque de la guerre, il est violemment antimunicipal.
D’autre part, L’Emancipation qui est à ses débuts un journal socialiste révolutionnaire, puis l’organe du Parti socialiste. Le titre deviendra journal communiste dans les années 1920.
Les deux titres sont rivaux et se livrent une bagarre politique sans merci. C’est vrai durant toute la durée de la guerre de 14. Les attaques contre les personnes sont violentes et sans concession.
La lecture de ces journaux, cependant, informe en profondeur sur le retentissement local de la guerre.
Et surtout, ces deux titres apportent des éléments nominatifs sur les poilus morts à la guerre, ou faits prisonniers, originaires de Saint-Denis mais n’habitant plus Saint-Denis au moment de la mobilisation.
1 commentaire
Pierre dit :
17 Fév 2015
Ces journaux sont une vraie mine de renseignements ! A la fois sur le sort des soldats au front et sur la vie des habitants de Saint-Denis. On y trouve régulièrement la liste des poilus morts, disparus ou blessés, leurs portraits, la transcription des citations à l’ordre de l’armée, de lettres de soldats reconnaissants de pouvoir lire leur journal depuis les tranchées et de recevoir des colis envoyés par la municipalité. Les articles plus politiques traduisent les querelles des édiles locaux mais ils témoignent aussi et surtout des transformations profondes de la société. On se trouve plongé dans le quotidien des habitants, avec les faits divers, le récit des fêtes et des enterrements, les prises de position anticapitalistes ou patriotes, féministes, libérales. Et le ton des articles est savoureux : la lecture des deux titres de presse qui se répondent est passionnante. Ces sources précieuses mériteraient de faire l’objet d’une étude universitaire.