Jean Nigond, Auvergnat, est arrivé à Saint-Denis le 22 février 1913 pour y travailler comme cimentier. Il a trouvé une chambre à la cité Chatelain, 30 avenue de Paris, pour y loger avec sa femme et ses trois jeunes enfants. Antoinette, la petite quatrième, a vu le jour à Saint-Denis, le 17 juin 1914. Les trois premiers, André, Marie et Arthème sont nés, eux, à Saint-Bonnet-le-Bourg, le village de montagne de leurs parents.
Jean, comme tous les hommes de son pays, n’a cessé de bouger et de descendre de sa montagne chaque année pour trouver du travail et ramener de l’argent à sa famille.
Un jour, il a choisi l’exil à Saint-Denis.
Il est devenu un « Plainard », c’est-à-dire un habitant de La Plaine.
Jean est un enfant de l’école de la République. Il sait parfaitement lire et écrire.
Il est mobilisé à Saint-Denis le 24 août 1914. Il a 41 ans.
Le maire, Gaston Philippe, intervient à plusieurs reprises pour l’aider à revenir du front en raison de son âge et de sa situation de famille. En vain.
Jean, le 10 juin 1918, alors qu’il profite tranquillement d’une permission, est touché sur le marché de La Plaine par un obus allemand tiré par « La Grosse Bertha ».
Il meurt de la guerre, à Saint-Denis, dans les heures qui suivent.
Un article est consacré à Jean Nigond dans le Place aux archives ! n°7.