Pour permettre aux patronage et colonies de vacancesenfants de changer d’air, la ville de Saint-Denis finance dès 1907 l’organisation de colonies de vacances, appelées alors « colonies scolaires ». Mais la déclaration de guerre y met un point d’arrêt. Aucun séjour n’est organisé de 1914 à 1916.

À partir 1917, la mairie décide de faire appel à la solidarité de tous pour l’aider à faire partir des enfants pauvres à la campagne ou en bord de mer pendant trois ou quatre semaines. Une grande kermesse organisée au profit des colonies fin mai 1917 récolte un franc succès. Une souscription ouverte l’année suivante recueille des milliers de francs de dons.

Le but ? Offrir aux enfants un environnement sain, de la nourriture consistante pour leur permettre de prendre des forces alors qu’ils vivent au quotidien dans un monde de privations. Mais aussi leur permettre d’oublier la guerre.

 

Les menus prévus doivent répondre aux appétits attisés par le grand air. Aux Sables d’Olonne, à l’été 1918, on propose ainsi :

Petit déjeuner Déjeuner Dîner

Café au lait
100 grammes de pain

1 plat de viande
1 plat de poisson
1 plat de légumes
1 dessert varié
200 grammes de pain

Soupe
2 plats de légumes ou
1 plat de viande et 1 plat de légumes
200 grammes de pain

Selon le journal L’Émancipation, à Sancerre, si la saison est propice, ils ont même la chance de pouvoir se « rafraîchir copieusement avec le bon raisin du pays ».
Près de cinq cent enfants partent ainsi pendant quatre semaines dans le Sancerrois à l’été 1918. Des séjours sont aussi organisés au bord de la mer et dans l’Yonne. Garçons et filles sont logés chez l’habitant ou dans des centres de vacances. Ils passent la journée tous ensemble, sous la surveillance de délégués. Au programme : baignades, promenades et jeux.

Au retour ? « Joyeuses frimousses, rayonnantes de santé ». Après l’interruption brutale de 1914 à 1916, les « colonies scolaires » reprennent donc de plus belle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.