Blanche Simon est née à Saint-Denis le 9 mai 1894. C’est la petite dernière d’une famille très pauvre de sept enfants. Son père meurt en 1908. Catherine, sa mère, trop âgée, ne peut plus travailler. Blanche, très jeune, devient journalière.
Le début de la Première Guerre Mondiale est une catastrophe pour elle. Ses frères sont aussitôt envoyés au front. Deux d’entre eux sont tués quelques semaines à peine après le début du conflit. Blanche se retrouve seule avec sa mère.
Or en août 1914, la vie économique s’arrête. Du jour au lendemain, la jeune femme perd son travail, devenu la seule source de revenus du foyer.
La vie quotidienne de Blanche est rude. Il y a la peine et le manque total d’argent. En septembre 1914, elle envoie au maire une lettre désespérée, véritable appel au secours.
En 1917, elle tombe amoureuse d’un jeune homme de 27 ans, Laoussaine Ben Mahomet. Il est né au Maroc, dans la région du Souss. S’agit-il d’un travailleur colonial clandestin ou a-t-il été recruté de force pour remplacer dans les usines dionysiennes les hommes partis à la guerre ? On ne sait pas, mais la liaison est sans doute très mal vue à cette époque où les relations avec les ouvriers venus des colonies sont taboues.
Blanche tombe enceinte. Elle donne naissance à une petite fille, Marie, le 19 août 1918. Malgré les mesures prises par les autorités pour tenter de décourager la reconnaissance par leur père des enfants nés de couples mixtes, Laoussaine la reconnaît en octobre 1918. Repart-il au Maroc à la fin de la guerre ? On ne sait pas non plus.
Blanche est morte à Créteil un jour d’automne 1977.
Un article est consacré à Blanche Simon dans le Place aux archives ! n° 8.
1 commentaire
dupuis dit :
11 Mai 2020
La personne dont t’on parle dans cet article est mon arrière grand mère.
Merci de lui rendre un bel hommage en racontant une partit de sa vie qui fut très difficile.