poilu disparu

Comment retrouver la (les) affectation(s) d’un soldat pendant la Première Guerre mondiale ? Un membre de sa propre famille, ou un simple inconnu croisé au hasard de ses pérégrinations ? Comment se retrouver dans la jungle des archives publiques, mises en ligne ou non ? Lesquelles parcourir pour découvrir l’histoire d’un poilu fait prisonnier ou encore la sépulture d’un soldat décédé ? Les Archives municipales de Saint-Denis vous proposent quelques pistes. Partons grâce à elles sur les traces d’un poilu disparu sur le champ de bataille, comme Ernest Joseph Marie Barbu.

Comment retracer le parcours d’un poilu mort ou disparu pendant la Première Guerre mondiale ? S’il résidait à Saint-Denis au moment de la mobilisation, ou si sa famille habitait à Saint-Denis durant la guerre, la base de données des poilus de Saint-Denis est un bon point de départ. Or, durant la Grande Guerre, la famille d’Ernest Barbu vivait au 16, rue de Strasbourg, pas très loin de la basilique dionysienne.

Comment interroger cette base pour retrouver ce poilu, dont on connaît le nom, mais pas les dates de naissance ou décès, et encore moins le régiment ? Taper « Barbu » dans la catégorie « Mot(s) de la recherche » ou « NOM, Prénom(s) » suffit pour accéder à sa fiche individuelle de renseignements de militaire décédé en activité de service.

En la consultant, on découvre bien sûr son grade (Lieutenant), sa situation lors de la mobilisation (adjudant-chef au 62e  régiment d’infanterie à Lorient), son régiment (le 262e  régiment d’Infanterie) et sa classe (1894). Mais cette fiche de renseignements contient aussi quelques informations biographiques : dates et lieux de naissance (le 11 juillet 1874 à Le Palais, petite commune sise à Belle-Île-en-Mer) et de décès (le 28 mai 1918 à Dravegny, dans l’Aisne), noms de ses parents (Théodore Barbu et Anne-Marie Rollé). On y apprend également la situation familiale de ce soldat : marié à Vannes le 5 avril 1910 avec Albertine Garel, il a eu une fille, Anne-Marie, née le 17 mars 1912 à Le Palais. Enfin, cette fiche nous confirme qu’Ernest Barbu était militaire de carrière.

Pour en savoir un peu plus sur un soldat mort pour la France, dionysien ou pas, on peut aussi consulter la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale. Publiée par le Ministère de la Défense sur son site internet Mémoire des hommes, elle est elle aussi indexée au nom des soldats. Vous n’avez donc besoin d’aucune autre information pour la consulter.

Les fiches qui composent cette base contiennent de nombreuses informations sur la situation d’un militaire au moment de son décès : grade, régiment, classe, date et lieu de disparition. Elles révèlent la cause de celui-ci : Ernest Barbu est mort de la suite de ses blessures. Elles nous rappellent aussi ses date et lieu de naissance, ainsi que le lieu de son recrutement militaire (Lorient). Enfin elles nous indiquent qui a attribué ou non la mention « Mort pour la France » au soldat, à quelle date, ainsi que quand et où cette décision a été transcrite. Ernest Barbu a ainsi été déclaré « Mort pour la France » le 14 janvier 1920 par le tribunal de Lorient, jugement transcrit par la commune de Le Palais le 2 mars 1920.

Mais une fois ces bases de données consultées, comment en savoir plus sur le parcours militaire d’Ernest Barbu avant sa mort ? Et si je veux enquêter sur un soldat qui n’est pas disparu pendant la guerre ? Recensements militaires et registres matricules sont des outils essentiels.