Gabriel Philippe est l’un des deux fils du maire. Il est né un 1er mai, jour symbolique pour le monde ouvrier, comme pour faire plaisir à son père, Gaston Philippe.

Elevé dans le socialisme, militant socialiste lui-même, Gabriel attend la révolution sociale et défend avec fougue son idéal auprès de la population de Saint-Denis. On le connaît pour son engagement politique.

Il est ouvrier typographe. Le papier, la composition typographique et l’encre d’imprimerie accompagnent son quotidien professionnel. L’écrit lui est familier.

Gabriel est blessé à la jambe entre le village des Eparges et la tranchée de Calonne, au ravin de Sonvaux. Il meurt seul, amputé, le 8 juillet 1915 à 9 heures du soir, dans un hôpital militaire. Il a 21 ans.

Des milliers de dionysiens accompagnent le convoi funèbre de Gabriel au cimetière. Le corbillard est recouvert de draperies blanches et de fleurs. Voilà un extrait du discours prononcé par Armand Roux, instituteur, secrétaire des groupes socialistes de Saint-Denis : « Nous nous rappelons que Gabriel Philippe était avec nous, avant la guerre, pour éviter l’horrible fléau. Il est parti avec calme […]. Il fut soldat d’une cause, défenseur des principes de justice ; il fut l’obscur ouvrier, perdu dans le cataclysme européen, d’un grand travail de rénovation sociale. »

 

Obsèques de Gabriel Philippe à Saint-Denis
Les obsèques de Gabriel Philippe à Saint-Denis, le 11 juillet 1915.

 

Un article est consacré à Gabriel Philippe dans le Place aux archives ! n°7.