distractions de poilus : dessin humoristiqueLa Première Guerre mondiale, c’est aussi, pour les soldats au front, de longs moments d’ennui, sans rien d’autre à faire qu’attendre. La lecture est alors une distraction très appréciée. Malgré les conditions de vie difficiles, la dureté des combats, on lit donc beaucoup de journaux et de romans dans les tranchées. Des bibliothèques y sont transférées par des régiments ou installées par des œuvres caritatives. On voit des soldats s’isoler pour se plonger dans Les Liaisons dangereuses. Des compagnies entières se regroupent autour de leur lieutenant qui leur fait la lecture des nouvelles à voix haute. Pour encadrer les sources d’information des poilus, l’état-major crée même dès le début de la guerre un journal officiel destiné à la zone des armées, le Bulletin des armées de la République.

Lire le Bulletin des armées de la République donne un moment de répit aux soldats. Il leur propose des articles pratiques : recettes de cuisine adaptées pour les tranchées, comme les « Haricots blancs au lard », suggestions de mesures à adopter pour vivre dans des conditions moins difficiles sur le front (comment protéger ses mains du froid, fabriquer une lampe électrique de poche…). Il contient aussi des dessins humoristiques, des chansons militaires comme « Les Poilus », à chanter sur l’air de « La diguedondaine » et des jeux, comme ces charades dont vous pouvez peut-être, comme eux, trouver la réponse :

Chez tous les boulangers on peut voir mon premier ;
En musique, c’est sûr, on trouve mon second ;
Arbres nombreux, touffus, composent mon entier,
Où le feuillage épais sert d’abri, de plafond.

Mon premier est un département,
Mon second, une préfecture,
Mon tout, une sous-préfecture.

Malgré tout, le Bulletin des armées de la République est d’abord un outil de propagande militaire. Les poilus s’en lassent vite et préfèrent l’utiliser comme papier d’emballage sans l’ouvrir, jusqu’à sa suppression en novembre 1917. Pour se détendre, ils privilégient la lecture de la presse nationale ou locale, qui continue à paraître malgré la censure. Sa diffusion n’est pas interdite au front à l’exception d’un titre, La Vague, qui n’est autorisé qu’à l’arrière. Les journaux les plus vendus avant la guerre, comme Le Petit Parisien, sont aussi lus dans les tranchées. Certains poilus reçoivent même la presse de leur région. Des soldats dionysiens plongent ainsi avec délice dans le Journal de Saint-Denis ou L’Émancipation. Toutes ces lectures leur offrent des moments d’évasion qui les aident à supporter la guerre.

 

Réponses des charades : Four-ré (Fourré), Cher-bourg (Cherbourg)