Portrait d'Alexandre MoreauAlexandre Moreau est né le 5 septembre 1895 à Saint-Denis. Son père, gardien d’octroi, était déjà né lui-même à Saint-Denis en 1872. Saint-Denis est pour Alexandre le centre de son monde géographique et affectif.

L’école ne l’accroche pas vraiment. Alors à 13 ans, il entre comme apprenti menuisier aux usines Pleyel et il y reste.

Avant son départ pour le front, il habite avec ses parents et ses quatre frères et sœurs, un petit immeuble, 11 route d’Aubervilliers, dans le tout nouveau quartier du Bel Air. La boulangerie où il allait acheter le pain existe encore aujourd’hui.

Alexandre partait travailler tôt le matin à pied ou à bicyclette. Sa journée de travail durait 10 heures, samedi compris. Comme tous les garçons de son âge à cette époque, il ramenait toute sa paye à sa mère sans rien garder pour lui.

A la mobilisation, Alexandre a été enrôlé au 168e régiment d’infanterie.

Voilà un témoignage de la violence des combats vécus par Alexandre au travers d’une lettre écrite à ses côtés par un autre soldat : « Nous avons passé une semaine terrible, c’est honteux, affreux ; c’est impossible de se faire une idée d’un pareil carnage. Jamais on ne pourra sortir d’un pareil enfer. Les morts couvrent le terrain. Boches et Français sont entassés les uns sur les autres, dans la boue. On marche dessus et dans l’eau jusqu’aux genoux. Nous avons attaqué 2 fois au Bois-le-Prêtre, au quart en réserve. Nous avons gagné un peu de terrain – qui a été en entier arrosé de sang. »

Alexandre est mort au Bois-le-Prêtre le 29 mai 1915. Il n’avait pas encore 20 ans.

 

Plaque commémorative Usine Pleyel
Le nom d’Alexandre figure sur le monument aux morts de l’usine Pleyel.

 

Un article est consacré à Alexandre Moreau dans le Place aux archives ! n°7.